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Le bilan de l'ère BlanquerChers amis,
Le soir de sa réélection, Emmanuel Macron a déclaré : « Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève, mais l’invention collective d’une méthode refondée ».
Quel est le bilan de l’ère ancienne, avec Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Education nationale et que peut-on attendre de l’ère nouvelle avec Pap Ndiaye ? Lire la suite... |
Questions crucialesMéthode syllabique : d'où vient le blocage ?
Le Guide Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP*, publié par l’Education nationale affirme p.15 de l’édition de 2019 :
« L’apprentissage de la lecture et de l’écriture est second par rapport à l’acquisition de la langue maternelle et de la langue oralisée. Il relève d’une démarche radicalement différente de celui de la langue parlée : il est volontaire, méthodiquement construit, et fait appel aux professionnels que sont les professeurs, à l’institution qu’est l’École. C’est que les signes de l’écriture nécessitent une présentation explicite, ordonnée et progressive, accompagnée d’exercices de mémorisation, de consolidation, afin que progressivement la lecture devienne, pour les élèves, comme « naturelle » au même titre que la parole. »
Sur la méthode d’apprentissage, c’est ce qu’écrivait déjà, il y a près de 2000 ans, dans De l’Institution oratoire Quintilien, fondateur d’une école dans la Rome impériale : « Quant aux syllabes, point d’abréviation. Il faut les apprendre toutes, et sans ajourner les plus difficiles ».
Les méthodes qui partent des mots, qu’elles s’appellent semi-globales, mixtes ou autrement, s’appuient sur des hypothèses en fonction du conteste, sur des mots-outils reconnus visuellement ou sur des images ne peuvent donner de meilleurs résultats que les traductions du latin faites en ignorant les déclinaisons et les conjugaisons.
Selon nos estimations, approximatives, mais le ministère n’a pas jugé utile d’en faire une évaluation précise, le nombre de classes utilisant une méthode syllabique ne dépasse guère 10% de l’ensemble.
La résistance au changement des spécialistes de sciences de l’éducation est fondée sur un rapport du National Reading Panel, qui au terme d’une analyse des études comparant des résultats des différentes méthodes de lecture conclue que, si l’apprentissage du code alphabétique est nécessaire, la différence constatée à l’avantage des syllabiques sur les autres études analysées n’est pas « statistiquement significative ».
Ils entendent par là qu’il y a plus de cinq chances sur cent que de nouvelles études ne confirment pas la supériorité constatée dans leur analyse de la supériorité des méthodes syllabiques
Ce raisonnement est, le rapport le précise, celui qui est utilisé en médecine, pour décider ou non d’autoriser un nouveau médicament. Tout médicament pouvant avoir des effets indésirables, il est tout à fait légitime de limiter à 5% ou même à moins, la proportion des cas où ces effets se produisent.
Cette précaution n’a pas lieu d’être dans le cas de l’apprentissage de la lecture, puisqu’il n’y a pas de risque au sens médical du terme et puisque l’on a aussi plus de 5% de chances de se tromper en choisissant de partir des mots.
Ajoutons que dans ces comparaisons entre les deux types de méthodes, syllabiques, partant des lettres, et mixtes, partant des mots, le National Reading Panel réunit les études comparant l’apprentissage des débutants, à celles d’enfants en difficultés et plus âgés. Comme on pouvait s’y attendre, les écarts constatés entre les résultats obtenus par les débutants sont plus importants que ceux obtenus lors de rattrapages.
Ph.G. *https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Actualites/23/2/Lecture_ecriture_versionWEB_939232.pdf Tweet |