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Le bilan de l'ère BlanquerChers amis,
Le soir de sa réélection, Emmanuel Macron a déclaré : « Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève, mais l’invention collective d’une méthode refondée ».
Quel est le bilan de l’ère ancienne, avec Jean-Michel Blanquer à la tête du ministère de l’Education nationale et que peut-on attendre de l’ère nouvelle avec Pap Ndiaye ? Lire la suite... |
Questions crucialesPourquoi le retour du syllabique n'a pas eu lieu
Dans la publication du 25 avril La méthode syllabique à l'école, nous montrions que sa part était restée pratiquement inchangée, un peu au-dessus de 10%, après comme avant la tentative de Gilles de Robien en 2006 de lui redonner la place qui était la sienne, avant que ne se répande dans les années soixante la vieille et fausse idée que l’on peut apprendre à lire comme l’on apprend à parler.
Pour faire échec au projet Robien, 18 chercheurs publièrent en mars 2006 « Un point de vue scientifique sur l’enseignement de la lecture ». Reprenant la conclusion d’une étude publiée aux Etats-Unis par le National Reading Panel, ils affirmaient que : - L’enseignement systématique du déchiffrage est plus efficace que son enseignement non systématique ou absent ; - Du moment que le déchiffrage est enseigné systématiquement, il importe peu que l’approche soit plutôt analytique (du mot ou de la syllabe vers le phonème) ou synthétique (du phonème vers la syllabe et le mot).
Ce point de vue permettait d’espérer que ceux qui sont comme nous convaincus de la supériorité des méthodes syllabiques – c’est-à-dire synthétiques - auraient la possibilité de choisir pour leurs enfants une classe où elle est pratiquée. Cette liberté de choix permettrait d’ailleurs des comparaisons sur une grande échelle entre les deux types de méthodes.
La libération du syllabique escomptée par les naïfs n’a pas eu lieu et cela principalement pour deux raisons : (1) La reconnaissance de l’équivalence des deux méthodes, synthétique et analytique par les spécialistes de l’enseignement de la lecture et plus généralement des sciences de l’éducation n’était que de circonstance. (2) Les ministres qui ont succédé à Gilles de Robien n’ont pour les uns pas voulu et pour les autres pas su réaliser l’équilibrage correspondant aux conclusions du rapport du NRP.
Sur le premier point les réactions des participants au séminaire organisé par le ministère le 9 mars 2006 en témoignent. Jean-Emile Gombert, professeur en sciences de l’éducation à l’université Rennes 2, très applaudi par la salle, a déclaré que la connaissance des correspondances entre graphèmes et phonèmes « peut se faire sans changer les pratiques des enseignants » et avec « les outils pédagogiques disponibles » ; et il a ajouté que si l'enseignement des correspondances entre phonèmes et graphèmes « implique de revenir à des méthodes anciennes, dites syllabiques, c'est à dire l'enseignement du b.a.-ba, la réponse est clairement non ».
Gombert présidera en 2016 le jury de la conférence de consensus sur la lecture.
Le même jour, les opposants déclarés à la circulaire Robien tenaient une conférence de presse à laquelle étaient représentés les principaux syndicats d’enseignants du primaire, la FCPE, la Ligue de l’enseignement, etc. Roland Goigoux y a déclaré, en s’en réjouissant, que le projet d’arrêté – qui annulait les dispositions de la circulaire - était un texte de statu quo et Philippe Meirieu que le séminaire organisé par le ministère lui paraissait « s’inscrire dans une démarche générale de remise au pas des cadres de l’Education nationale ».
Dans notre prochain article, nous montrerons comment les adversaires du syllabique ont continué jusqu’à aujourd’hui à imposer leurs vues, avec ou sans l’aval des ministres.
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