.componentheading, .contentheading, div.module h3, div.module_menu h3, div.module_text h3, h2, a.contentpagetitle { font-family:Nobile;} #top_outer { border:none;}
Assemblée Générale extraordinairedu 16 juin 2023
L’assemblée s’est réunie, sous la présidence du recteur Armel Pécheul, le 16 juin 2023, à 17 heures, conformément à la convocation adressée aux adhérents à jour de leur cotisation.
Après avoir constaté que le quorum de 10% des membres à jour de leur cotisation présents ou représentés exigé par les statuts pour que l’assemblée puisse se prononcer sur la dissolution de l’association proposée par le conseil d’administration était atteint, le Président rappelle qu’elle avait été créée en 1983, pour faire échec au projet de Service public unifié et laïque, porté par M. Savary, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.
Lire la suite... |
Questions crucialesLETTRE de l'A.R.L.E. N°47
Association Rhodanienne pour la Liberté dans l'Enseignement
LETTRE de l'A.R.L.E.
N°47 juin 2004
ÉDITORIAL Chers amis et nouveaux lecteurs, nous vous souhaitons la bienvenue. Cette lettre N° 47 est publiée avec quelques semaines de retard ; nous vous prions de bien vouloir nous en excuser. Nous désirions commenter le «rapport-miroir» de M.Claude Thélot, Président et Rapporteur de la commission du débat national sur l’école qui a mobilisé enseignants, parents et proches du système scolaire, mais le rapport n’est pas encore disponible à la date où nous mettons sous presse. Par ailleurs, la rencontre récente à Lyon avec M. Claude Thélot nous fait craindre le pire lorsque l’on sait que ce rapport est un miroir d’une très grande diversité d’opinions, certaines exprimées par des personnes défendant des intérêts catégoriels et lorsque l’on apprend qu’une enquête pour le moins confidentielle, sollicitée par la Commission, prône le maintien de la carte scolaire ! Notre espoir en des avancées significatives pour libérer les établissements publics du carcan national et pour plus de liberté et d’autonomie pour tous les établissements, quel que soit leur statut, est pour l’instant déçu. Souhaitons que le Président de la République, le Premier Ministre et le nouveau Ministre de l’Éducation, à l’issue de ce débat national, sachent faire la part entre des propositions revendicatives pour protéger des situations acquises et les réformes essentielles indispensables. En particulier, donner une image positive de l’enseignement technologique et professionnel ; le mépris de ces enseignements est un «mal français»quiengendre la perte «du savoir et aimer faire»,perte dont les conséquences provoqueront l’appauvrissement généralisé de la France. On constate aussi une attitude qui touche nombre de jeunes désireux d’obtenir la sécurité et le confort à tous les niveaux d’emploi ; ils croient pouvoir trouver cela dans les administrations publiques nationales ou locales et encore dans les entreprises publiques. A l’inverse, la pénurie de candidats s’installe dans les métiers du «faire et du produire» où excellent encore «la PME et l’Artisan» qui pourraient disparaître si l’on n’y prend garde. Seule, une décentralisation «vraie», accompagnée de plus de pouvoir et de responsabilités pour nos élus des collectivités locales et régionales, notamment en matière d’orientationde la jeunesse mais aussi d’évaluation de la formation générale, technique et professionnelle, pourrait permettre de relever ce défi national. C’est pourquoi nous soumettons des propositions nouvelles aux élus du Conseil Régional et des Conseils Généraux de Rhône-Alpes, à travers la Lettre ouverte ci-après (en pages 3 et 4), élus à qui nous devons a priori accorder notre confiance. Espérons également en l’exemple de nombreux Pays de la Communauté européenne pour encourager nos élus à prendre des initiatives, même si la tutelle de l’Administration de l’Éducation nationale reste particulièrement pesante ! Une tribune libre est ouverte dans cette lettre N° 47 dont le thème pourrait surprendre. En réalité, les défis à relever, celui de l’école et celui du chômage des jeunes, ne sont pas sans lien avec la situation de l’immigration en France. L’article de M. le Président Michel Robatel, publié en éditorial du bulletin de l’Association qu’il a fondée pour éclairer en toute sérénité les situations démographiques en France, en Europe et dans le monde, nous semble particulièrement riche, solide et loin des polémiques ; ce qui est indispensable pour traiter avec rigueur un tel sujet. Vous trouverez encore en dernière page la «résolution finale» donnée en conclusion du Colloque international tenu à l’Hôtel de Ville de Lyon en juin 2003. L’A.R.L.E. partage la force de ce message et se réjouit de l’avancée des recommandations des textes internationaux qui confirment nos orientations et nos convictions pour la Liberté dans l’Enseignement. L’A.R.L.E. coopère avec le Conseil de Enseignement et Liberté, à travers quelques séances de travail partagées et grâce au dévouement d’un Professeur, Vice-présidente de l’ARLE,. Vous observerez, à la lecture de son propos évoquant une rencontre au Ministère de l’Éducation Nationale, fin 2003, pour discuter de sujets nombreux qui nous préoccupent, qu’il ne suffit pas de changer de Ministre pour obtenir une écoute attentive des justes revendications de l’Enseignement privé. En effet, nombre de demandes réitérées concernant les principes liés au respect de la liberté dans l’enseignement ne sont toujours pas prises en considération. Pour le Primaire par exemple, le forfait communal de fonctionnement, dont le montant n’est pas défini par la loi, reste très inégal selon les majorités politiques des municipalités ; on note également des coûts réels de repas de cantines très différents pour les familles selon que l’établissement est public ou privé. Pour le secondaire, le droit d’ouverture de classes en fonction du besoin reconnu n’est pas respecté, quant à l’Enseignement supérieur privé, rappelons qu’il n’est pas sous contrat et ne bénéficie que de subventions de fonctionnement aléatoires et dérisoires [leur montant rapporté à l’étudiant est de 4 à 12% du coût financé par l’État pour un étudiant du service public] alors que cet Enseignement Supérieur privé assure des formations compétitives, et à des prix de revient de fonctionnement très sensiblement inférieur à ceux du Service public. En terminant cet éditorial, je remercie les adhérents et nos amis lecteurs qui nous encouragent à poursuivre un chemin de dialogue et de communication de nos convictions pour un Enseignement ouvert, réaliste et efficace en vue de préparer l’avenir des enfants et des jeunes de notre Pays. Les trente glorieuses sont loin derrière nous, il n’y a plus de temps à perdre !
Jean Guy Copie de lettre a l’attention des élus du conseil régional rhÔne-alpeset des élus des conseils généraux de cette même région
Des propositions pour relever les défis de l’orientationdes jeunes collégiens et du chômage
A travers la présente Lettre N° 47, diffusée selon l’habitude à tous les élus du Conseil de la Région Rhône-Alpes et des Conseils Généraux, nous présentons des propositions nouvelles pour favoriser l’orientation des élèves des collèges dans la perspective de leur choix d’études tant au niveau du collège que du lycée.L’A.R.L.E. exprime tout d’abord son approbation pour que le Conseil Régional Rhône-Alpes, en responsabilité des lycées, secteur qui fait partie de ses grandes compétences et les Conseils Généraux en responsabilité des collèges, puissent coopérer plus largement dans le cadre de la décentralisation et de la lutte contre le chômage. L’ARLE souhaite naturellement plus de liberté pour les établissements, quel que soit leur statut public ou privé, permettant des coopérations entre collèges et lycées en vue d’apporter une compétence et un élan nouveau pour construire un dispositif d’orientation en harmonie avec les besoins de formation de la jeunesse et les besoins des entreprises, notamment des PME. Ces propositions visent à modifier les anomalies incompréhensibles et qui perdurent, devant la pénurie, constatée par les entreprises, de techniciens et de professionnels dans de nombreux métiers, alors que de trop nombreux jeunes, mal orientés, essaient vainement de poursuivre des études d’enseignement général.L’A.R.L.E. souhaite vivement, à l’occasion des renouvellements récents du Conseil Régional Rhône-Alpes et des Conseils Généraux, que ceux là s’engagent danstrois nouveaux projets : 1° « Mieux informer les élèves des collèges et lycées de l’intérêt du choix d’une carrière technique et professionnelle». A l’approche du passage du collège au lycée en seconde, on constate que les élèves choisissent en priorité l’Enseignement Général, promu comme la meilleure chance pour leur avenir par les parents et parfois les enseignants. A contrario, la voie professionnelle et technique est trop souvent présentée comme un choix dévalorisant. Or à la fin de longues études, souvent peu professionnalisées (cf. les DEUG. et Licences), ceux qui ont choisi l’Enseignement Général n’auront qu’un faible débouché sur l’emploi. En face, les entreprises se plaignent de ne plus trouver les jeunes dont elles ont besoin, et, faute de personnel, limitent leur activité. Il apparaît donc nécessaire de revoir le dispositif d’information et d’orientation actuellement trop scolaire, et de créer par exemple : « Des Bureaux Régionaux d’Information et d’Orientation » Nous estimons que les C.I.O., implantés dans des établissements scolaires, n’ont pas la réelle connaissance des besoins de l’économie, et nous pensons que les Conseils de par leur connaissance réelle des données locales et leurs relations avec les organismes professionnels, pourraient développer des « Bureaux » très décentralisés, au cœur des agglomérations et des bassins de formation, facilement accessibles aux jeunes qui se posent des questions. Ils seraient capables de présenter avec précision les différents métiers, leur avenir, et les moyens de s’y préparer. Ces lieux d’information devraient disposer d'un budget de communication et leurs responsables de la possibilité de faire visiter des entreprises en toute légalité. (*) 2 ) - « Soutenir les essais de pédagogies nouvelles » On constate que le dispositif scolaire standard est mal reçu par un certain nombre d’élèves, tant au collège qu’au lycée et, simultanément, il n’est pas toujours adapté aux besoins des entreprises. Il existe déjà des « Écoles de Production » ou des « lycées professionnels et techniques » qui mettent en œuvre des pédagogies inductives et appliquées à titre expérimental. Ils pourraient aussi parfois s’inspirer de ce qui est fait au niveau primaire, dans « les Écoles de la Main à la Pâte » soutenues par M. le Professeur CHARPACK.- Prix Nobel - . Mais ces recherches ne bénéficient d’aucune aide spécifique, puisque hors des « lignes jaunes » tracées par le Ministère. Les Conseils, Généraux et Régional, devraient s’y intéresser et promouvoir l’expérimentation. 3) – « Instaurer des financements permettant l’accueil, dans les établissements techniques et professionnels, de jeunes « revenant » en formation après un début d’études supérieures sans débouchés pour eux et finalement sans intérêt. » Trop de jeunes font après le baccalauréat des choix de formations supérieures qui se révèlent pour eux très décevants ou ne débouchant sur aucun emploi. Ils devraient pouvoir trouver dans les Établissements Techniques et Professionnels un nouvel accueil favorisant, après une période de formation qualifiante plus ou moins longue, un accès à un nouvel emploi. Ils ne se voient plus être lycéens et doivent souvent travailler pour subsister. Il faudrait qu’ils puissent présenter un examen de qualification, par exemple du type B T S. Pour cela, il devrait exister dans ces Établissements des postes de formateurs spécialisés, sans doute à temps partiel, non prévus dans la dotation habituelle en moyens horaires beaucoup trop rigides. Ils pourraient être financés par les Conseils (Généraux et Régional), avec un complément de dotation couvrant les coûts annexes, genre forfait professionnel spécial analogue aux forfaits d’externat régional et départemental. Les contrats actuels, type apprentissage ou retour à l’emploi, ne sont pas adaptés à ce type de problème qui va en s’amplifiant. Il y aurait beaucoup moins de jeunes chômeurs si ces jeunes pouvaient recevoir des formations adaptées aux emplois disponibles. En résumé, nous croyons que les Conseils (le Conseil Régional et les Conseils Généraux) peuvent contribuer à réduire les difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail. Ils disposent en effet à la fois d’une véritable connaissance des situations locales, et d’une véritable liberté d’innovation. Nous sommes persuadés que de nombreuses organisations de la société civile et des organisations professionnelles sont disposées à participer à des opérations de grande envergure que les Conseils de la région Rhône–Alpes pourraient initier et nous restons disponibles pour participer à des tables rondes sur ces questions que vous devez considérer, comme nous, très essentielles. Le Bureau de l’A.R.L.E.
(*) Il existe une «Fondation JEUNESSE AVENIR ENTREPRISE», reconnue d’utilité publique en 1992. Son origine est une initiative née en notre région rhodanienne. Elle a pour mission d’apporter des informations et des moyens destinés à la jeunesse : aide à l’information et pour l’orientation professionnelle et la découverte des choix. Déjà plus de 5000 intervenants utilisent ses logiciels, INFORIZON et PASS’AVENIR, en servicedans quelque3000 établissements scolaires ou d’autres organismes sur le territoire national. La F.J.A.E. a développé des outils informatisés qui ouvrent le panorama des métiers en relation avec les desiderata du candidat, ses aptitudes et ses choix. Elle précise les compétences nécessaires, la formation et les qualifications requises, ainsi que les lieux d’acquisition. [ téléphone 04 78 77 07 60 et site : http://www.fondation-jae.org] RÉSOLUTION FINALE DU COLLOQUE INTERNATIONAL tenu à l’Hôtel de Ville de Lyon le 14 juin 2003 et organisé par l’OIDEL (*)– LE COLLÈGE SUPÉRIEUR Lyon – l’INSTITUT MONTAIGNE Paris – l’A.R.L.E(*) Organisation Internationale pour le Développement de la Liberté d’Enseignement
Thème : INTÉGRATION SOCIALE ET AUTONOMIE DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
Nous pensons que la liberté scolaire et l'autonomie des établissements d'enseignement forment ensemble un facteur déterminant d’intégration sociale. Face à la montée de la diversité culturelle et religieuse au sein des nations, face aux risques d’intolérance et d’exclusion qui accompagnent cette diversité, nous pensons que la liberté de l’enseignement, telle qu’elle est recommandée par les textes internationaux, est une solution juste pour que la mixité sociale soit réelle. Nous affirmons que : 1 - Une société de tolérance se construit sur la reconnaissance des croyances et convictions, la reconnaissance de la valeur éducative des traditions et non sur le déni des différences. 2 - Nous pensons que la pluralité des écoles, la diversité des projets dans le cadre des régulations que l'État a le devoir de prescrire, sont une chance pour la liberté des peuples et la rencontre des cultures. 3 -L'instruction est inséparable de l'éducation. Celle-ci suppose une équipe éducative cohérente, stable et accueillante, rendue possible par l'autonomie des établissements scolaires, par la responsabilité qui en est la contrepartie. L'autonomie permet à chaque établissement d'apporter la réponse appropriée à l'environnement qui est le sien. 4 - Pour favoriser la mixité sociale, pour que la liberté de choix de l'école soit réelle, nous préconisons un financement équitablement réparti par les collectivités afin que les familles puissent exercer cette liberté. Nous pensons que la carte scolaire, loin d'assurer la mixité sociale, renforce les inégalités et la ségrégation sociale. La diffusion de l'information, une véritable culture de l'évaluation, permettent d'éviter les injustices. __________________________________________________________________________________________________________
Rencontres trimestrielles de l’A.R.L.E. avec Enseignement et Liberté à ParisTrois fois par an, en dehors de réunions exceptionnelles, un professeur, Vice-Présidente de l’A.R.L.E., se rend à Paris pour participer à la réunion de Bureau de l’association Enseignement et Liberté. Vous trouvez ci-dessous un résumé, certes trop court mais vivant, de son compte rendu à notre Bureau de l’A.R.L.E. « C’est toujours un moment passionnant où chacun donne son avis, marque son adhésion ou ses réticences, ce que je fais au nom de l’A.R.L.E. Lors de notre dernière réunion à Paris, nous avons réfléchi à la loi sur la laïcité et les signes religieux à l’école. Conscients de ses dangers et de ses ambiguïtés il nous a paru important d’être vigilant sur le sujet. La suite des évènements nous donne raison. Comme il nous semble utile de nous faire entendre des pouvoirs publics, nous avons décidé de demander un rendez–vous au Ministère de l’Éducation Nationale où nous avons effectivement été reçus par un membre de l’équipe ministérielle. Après avoir traversé une jolie cour, nous entrons dans un bâtiment cossu du dix -huitième siècle, entrée spacieuse et nous prenons place dans une salle d’attente. Des portes s’ouvrent sur de grands bureaux où l’on s’entretient à voix feutrée ! Tout l’environnement respire le confort et la sereine assurance de l’administration républicaine. Mais voici notre interlocuteur, il nous fait entrer dans un bureau moderne et, d’une voix posée et courtoise, il nous fait part de la bienveillance du Ministre pour nos associations. Nous lui rappelons notre souci de l’illettrisme et notre opposition à la méthode globale, sous-entendu de ses dérivées. Le haut fonctionnaire affirme qu’elle n’est plus employée depuis longtemps et que tout compte fait, elle n’est pas si mauvaise : Voyez, lui-même a appris à lire avec cette méthode… il laisse sa phrase en suspens ! Nous demandons ensuite plus de souplesse et de moyens horaires pour l’école privée. Il explique que la ligne du ministère ( non pas celle du Ministre) reste la même : privilégier le secteur public. Si l’Enseignement privé demande l’autorisation de construire un lycée,car le besoin s’en fait sentir, il l’obtiendra que s’il existe déjà un lycée public… . Pas moyen de lui faire comprendre l’absurdité de la démarche ; il n’entend que ce qu’il veut entendre… ! L’un de nous, ayant plus d’expérience de ce genre de rencontre, entraîne notre fonctionnaire sur un terrain que celui-ci connaît bien, celui des textes et des décrets qui règlent l’Enseignement Supérieur. Là, notre hôte est à l’aise ; il prend des notes et en parlera au ministre… . C’est ainsi que l’entretien se termine courtoisement. Nous repartons avec une impression mitigée, sans doute cette visite ne sera pas suivie de grand effet, mais elle aura le mérite de rappeler que nos associations remplissent leur devoir de veille et de propositions.» __________________________________________________________________________________________________________ Quelques idées simples sur l’immigration en France. par Michel Robatel, Président de l’Association Rajeunir et Peupler La France Partie de notre histoire et de notre culture, composante majeure de notre population, l’immigration ne peut laisser indifférent aucun français soucieux de l’avenir de notre pays et de ses enfants. Nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd’hui sans l’apport des migrations européennes, africaines et asiatiques, ni aussi nombreux. Le mouvement Rajeunir et Peupler la France que j’ai fondé en 1997 avec un groupe de lyonnais et de parisiens de la société civile s’était déclaré favorable à la pratique du droit d’asile au profit des réfugiés politiques ainsi qu’à une immigration raisonnable et contrôlée, conforme à l’intérêt de notre pays. Mais cela implique de respecter un niveau et un rythme qui permettent d’assimiler par l’école, l’emploi et la société des hommes et des femmes étrangers désireux de travailler en France et d’y faire souche. Cela suppose aussi, de la part de ces migrants et de leurs enfants, un minimum d’ affectio patriae à l’égard de leur pays d’accueil. Mais les effets récents, directs ou indirects, sur notre société d’une immigration non européenne mal assimilée, et leurs perspectives, suscitent aujourd’hui réactions et inquiétude. L’affaire du voile en témoigne, comme la montée des extrémismes. Dans un éditorial paru dans le numéro de janvier 2004 de la revue « Population et Sociétés », sous le titre « Cinq idées reçues sur l’immigration», François HERAN, directeur de l’Institut National d’Études Démographiques, s’emploie, statistiques en main, à dissiper ces inquiétudes : « non, écrit-il, l’immigration n’est pas massive, elle n’est pas majoritairement clandestine, elle n’est ni prolifique ni misérable, et pas davantage insaisissable ». Cet éditorial a suscité la vive réaction de Jacques DUPAQUIER, historien, démographe, membre de l’Institut, qui dans un article publié dans le Figaro du 21 février, sous le titre « Les vrais chiffres de l’immigration », réfute point par point les arguments de François HERAN et affirme en conclusion que depuis quelques années l’immigration a «changé de nature et d’ampleur ». Que conclure de cette querelle d’experts ? Parodiant une formule célèbre, je vous propose d’aborder ce sujet « compliqué » avec quelques « idées simples ». Première idée simple : II faut connaître et faire connaître l’ampleur des flux migratoires. En France, depuis quatre ans les flux migratoires d’origine extra-européenne croissent de façon régulière malgré l’arrêt officiel de l’immigration de travail. Les titres de séjour d’au moins un an délivrés en 2001 ont atteint 183000, dont 140000 au profit d’immigrants hors zone européenne, principalement originaires du Maghreb, et pourraient atteindre 200000 en 2002. Dans ces chiffres ne figurent pas les demandeurs d’asile, au nombre d’environ 60000 par an. Faute de pouvoir mesurer avec précision les retours aux pays d’origine, nous sommes dans l’ignorance du solde migratoire réel. Le chiffre officiel retenu par l’INSEE, 60000 pour l’année 2001, paraît largement sous-estimé. Cette incertitude alimente l’inquiétude et les réflexes xénophobes ou racistes de nos compatriotes, et nourrit les pires fantasmes. II serait utile et souhaitable de connaître et de faire connaître l’importance réelle de ce solde et de modifier à cette fin, si cela s’avère nécessaire, les règles de la collecte de l’information statistique. Deuxième idée simple : La France est en cours de métissage, il faut l’admettre et nous préparer à l’avènement d’une société multiethnique. Par une sorte de colonisation à rebours, la France est en cours de métissage. - Chirac, des visas ! - scandaient les jeunes algériens lors de la visite de notre Président à Alger en mars 2003. Le 27 février dernier, Dominique Sopo, Président national de SOS racisme, déclarait à un journaliste du Progrès : « La France est une terre de métissage extrêmement forte. Notre projet de société est celui de la République métissée ». L’analyse des statistiques disponibles, leur projection comme l’accroissement régulier des mariages mixtes justifient cette affirmation. Le nombre de personnes vivant en France et appartenant à des familles originaires du Maghreb, de l’Afrique noire, et de la Turquie, majoritairement de confession musulmane, s’élève à environ 3,3 millions c’est-à-dire 5 % de la population totale. Leur niveau de fécondité, plus de 3 enfants par femme, rapporté à celui des familles autochtones ou d’origine européenne de 1,7 enfant par femme, va progressivement modifier la structure de notre population, son image ethnique et culturelle. Un chercheur de l’INED a calculé, que ces familles représenteraient, rebus sic standibus, 10 % de la population française totale en 2030 et 17 % en 2050. II ne s’agit, bien sûr que de projections mathématiques et d’ordres de grandeur, mais ne conviendrait-il pas néanmoins de se préoccuper de la capacité d’acceptation et d’assimilation de ces familles par le corps social français, immigrés actuels compris, et, dans un premier temps, de l’informer ? Troisième idée simple : L’intégration des deuxième et troisième générations issues de l’immigration maghrébine doit précéder l’appel à une nouvelle immigration de travail significative. Tout le monde s’accorde aujourd’hui sur la nécessité de donner à cette intégration une absolue priorité. II n’est plus acceptable de voir dans notre pays subsister des zones de non droit ou vivent en communauté des populations dont le taux de chômage juvénile peut atteindre 50 %, foyers de frustrations, d’extrémismes, de violence et d’oppression. Les « politiques de la ville », certes nécessaires, ne sauraient à elles seules apporter la solution. Un énorme effort collectif s’impose, sur plusieurs années, afin de préparer les jeunes gens à la vie sociale et au monde du travail – éducation civique, scolaire et professionnelle – (1) et d’inciter les entreprises et le secteur public à les accueillir. Mais d’ici là et sauf s’il s’agit de répondre à des besoins précis et limités, l’opinion comprendrait mal, alors que les nouveaux États européens de l’Est frappent à notre porte, que soit fait appel, de façon massive, à une immigration de travail en provenance de pays tiers. En accueillant des centaines de milliers d’étrangers et leur accordant généreusement la citoyenneté, la France a depuis longtemps répondu au souhait exprimé ces jours derniers par Kofi ANNAN, Secrétaire Général de l’ONU, de voir l’Europe ouvrir ses portes à l’immigration des pays du Sud. Quatrième idée simple : La France doit conserver la maîtrise de sa politique migratoire et d’asile. Au sommet d’Amsterdam de 1997, les quinze pays de l’Union européenne ont décidé de transférer du « troisième pilier », intergouvernemental, au « premier pilier », communautaire, les compétences relatives à l’asile et à l’immigration. Après une période transitoire de cinq ans qui s’achève cette année, les États devraient convenir, à l’unanimité, que les décisions futures seraient prises à la majorité qualifiée. II s’agit là d’un transfert majeur de souveraineté qui mettrait fin aux politiques nationales d’immigration. Mais lors du sommet de Laeken, en décembre 2001, ces mêmes États sont revenus sur leurs engagements antérieurs, refusant de transférer à l’Europe la compétence en matière de droit au travail des étrangers, de politique de quotas, de régularisation des clandestins, de regroupement familial. Les problèmes migratoires auxquels les États de l’Union doivent faire face présentent de profondes différences. Chaque nation possède son « exception » liée à sa démographie, à ses besoins en main d’œuvre, à ses relations historiques ou linguistiques avec les pays d’origine, à sa politique d’asile, à son code de nationalité, etc… II faut que nous conservions la maîtrise de notre politique migratoire et d’asile, ce qui n’exclut nullement une coopération avec nos partenaires dans le cadre des accords de Schengen de 1985 et de Dublin en 1990, ni un effort soutenu d’harmonisation juridique et réglementaire. Somme toute, dans les prochaines années, la France verra croître peu à peu sa population grâce aux nouveaux immigrés et au solde naturel - naissances moins décès -auquel contribuent les descendants des travailleurs africains et de leurs familles venus depuis un demi-siècle, comme d’autres auparavant, trouver chez nous le pain et la liberté. Ironie du sort, pour un pays qui se veut un modèle et dont il est de bon ton de critiquer le passé colonialiste. Cela devrait inciter les familles autochtones de souche européenne à « rester dans la course », à relever leur propre fécondité et à assurer leur renouvellement. Si nous savons mettre en œuvre les moyens nécessaires d’éducation, d’accompagnement et de soutien à l’intention de toutes les familles, alors quel bel avenir s’offre à notre pays et à ses enfants !
Michel ROBATEL
(1)J’ai très largement partagé, pour ce qui concerne la formation générale et professionnelle des jeunes, les opinons exprimées et les propositions développées dans la Lettre de l’ARLE au cours de ces dernières années. LETTRE de l'A.R.L.E. N°46
Association Rhodanienne pour la Liberté dans l'Enseignement
LETTRE de l'A.R.L.E.
N°46 décembre 2003
UN PROJET POUR L’ÉCOLE
Au moment où nous préparons la Lettre de l’A.R.L.E N°46, les journaux multiplient les articles sur l’Ecole, quatre experts viennent de remettre un rapport au «Haut conseil de l’évaluation de l’école», on annonce un grand débat national sur l’école.
L’attention du conseil d’administration de l’A.R.L.E. avait été attirée dès le printemps dernier par le livre de Luc FERRY « Lettre à tous ceux qui aiment l’école.» Il nous a semblé avec tous les Membres de l’Association que nous entrions dans la catégorie de « ceux qui aiment l’école ». De plus la manière scandaleuse dont ce livre avait été accueilli,
certes par une minorité plus ou moins manipulée, nous a donné la volonté d’approfondir son contenu.
Luc FERRY propose « dix réformes prioritaires» ; nous en avons choisi cinq et avons décidé selon les compétences ou les goûts de chacun de les étudier et de les comparer avec le projet de l’A.R.L.E.
Vous trouverez, en bas de la page – la référence de l’ouvrage, dont la lecture devrait vous intéresser.
Les N° 43- 44- et 45 de la LETTRE de l’ARLE peuvent être consultés sur le site de
PRÉVENIR ET COMBATTRE L’ILLETTRISME
. Luc FERRY place en tête des actions à mettre en œuvre celle de prévenir et combattre l’illettrisme et il s’exprime en des termes forts :
« Il est inacceptable que près de 15 % des élèves entrant en classe de sixième ne sachent pas correctement lire et écrire » il dénonce «le scandale de l’illettrisme » donnant des chiffres qui stagnent ou empirent depuis dix ans et plus.
« Un enfant qui lit et écrit mal sera en grande difficulté dans toutes les autres matières. Il sera
"exclu" de ce que nous pourrions nommer "la lecture par plaisir ».
Le ministre en tire les conclusions principales suivantes :
Il remarque qu’en matière de grammaire, la créativité est rarement une bonne chose chez les enfants …. et de conclure : « ce qu’il convient de mettre au centre du système éducatif c’est d’un côté le rôle de transmission : celui des maîtres et de l’autre l’impératif de travail : celui des élèves ».
Il précise par ailleurs, « que les instituteurs, les professeurs des écoles, la télévision - diabolisée à bon compte – ne sont pas en cause, pas plus que la «méthode globale » abandonnée pour l’essentiel depuis trente ans.
En fait, pour Luc FERRY, « l’apprentissage de la langue pâtirait du "désamour" de nos sociétés envers les traditions et l’accroissement des exercices qui encouragent la spontanéité et l’expression de soi » et il ajoute « La prolifération des méthodes disponibles, celles des activités proposées et des sujets abordés a eu tendance à brouiller les repères ».
Nous partageons nombre des arguments de Luc FERRY mais devons réagir sur certains , par exemple : « Les instituteurs ne sont pas en cause… » mais ne sont–ils pas atteints, eux aussi, par le "désamour" de la mission qui leur a été confiée.
Ont-ils toujours conscience d’accomplir la transmission d’un héritage et ceci avec passion et amour ?
Autre question plus technique : La "méthode globale" n’est pas en cause assure Luc FERRY. Jack LANG l’avait affirmé précédemment et de nombreux ministres de l’Éducation Nationale, de gauche ou de droite, depuis plus de vingt ans, n’ont jamais osé s’impliquer dans le débat. Or les pédagogies semi-globales (mélange mal maîtrisé de la méthode globale et de la méthode syllabique), baptisées"méthodes-mixtes", ne sont-elles pas tout aussi dangereuses que la méthode globale parce très mal utilisées ?
Pour l’ARLE, l’application de la méthode syllabique relève du « principe de précaution… », principe dont tant d’autorités politiques ou de pouvoirs publics abusent trop souvent et qui s’impose dans le cas de l’apprentissage de la lecture, notamment auprès de populations d’enfants d’immigrés dont les familles utilisent encore journellement la langue de leurs racines culturelles. Pour eux, plus que pour les petits français de souche ou les immigrés des pays latins, la méthode syllabique est de rigueur. Si nombre de petits français s’accommodent de la méthode semi-globale c’est parce que le milieu familial contribue très largement à leur apprentissage des codes et des sons fondamentaux et cela avant qu’ils ne soient confrontés à la progression vers la recherche du sens. D’ailleurs des chercheurs étrangers approuvent ce qu’affirme inlassablement le Docteur Wettstein–Badour (*) : « La lecture par accès direct au sens, sans passage par le décodage, n’existe dans aucune langue, elle est neurologiquement impossible ».
Pour améliorer les résultats de l’école, Luc FERRY souhaite encore inciter les maîtres à se concentrer sur les fondamentaux.
Les élèves du cycle 2 devront lire et écrire obligatoirement au moins 2 H. 30 par jour - ceux du cycle 3, 2 heures par jour et lire au moins 10 ouvrages de littérature de jeunesse. Un discours clair sera tenu aux parents et aux élèves sur le sens du travail scolaire et sur l’effort personnel. Il souhaite également que les maîtres puissent détecter très tôt les difficultés d’un élève avant l’apparition d’un sentiment d’échec.
Pour cela le plan de prévention de l’illettrisme comprendra
- un guide pour les maîtres recensant les principales difficultés(déjà paru sous le titre Lire au CP).
Toutes ces propositions accompagnées d’un site Internet seront-elles suffisantes pour relever quelque vingt années de lâcheté et d’obscurantisme d’un Ministère trébuchant sous le joug syndical que seul Claude ALLEGRE a osé mettre en cause.
L’illettrisme est, nous le savons, particulièrement présent dans les milieux socialement, familialement et intellectuellement défavorisés. Une action et une attention toute particulière devraient être envisagées pour les enfants issus de ces milieux.
__(*) voir sur site : Dr Ghislaine WETTSTEIN-BADOUR le livret « Apprendre à lire : L’apprentissage alphabétique favorise la découverte du sens >> - octobre 2003
REVALORISER LA VOIE PROFESSIONNELLE
Notre Ministre de l’Éducation Nationale constate que la «fracture scolaire» s’approfondit pour certains enfants au collège. « Le maintien de ces élèves dans une classe traditionnelle ne sert dans ces conditions qu’à sauver les apparences » écrit-il !
On ne peut que saluer le courage de Luc FERRY qui, après quelque vingt années d’un silence complice de ses prédécesseurs à la barre du ministère, ose écrire et proclamer la vérité à contre courant de l’idéologie ambiante.
Pour le ministre « il faut donc tout à la fois ‘’rediversifier’’ les parcours au collège et permettre à tous ceux qui le souhaitent, tout en restant collégiens, de découvrir des métiers de manière précoce… . »
Luc FERRY nous rappelle à juste titre et peut-être comme une découverte récente, l’importance de la formation professionnelle pour l’entrée sur le marché du travail. Il écrit : « Conservons à l’esprit que plus de la moitié des jeunes d’une classe d’âge entre sur le marché du travail à l’issue d’une formation professionnelle.»
Les forces politiques, quelles que soient leur position sur l’échiquier, les forces syndicales, pourtant minoritaires et pour certaines totalitaires, ont entretenu l’idée que le culturel et le loisir pouvaient combler la vie sans trop se préoccuper du métier indispensable à l’équilibre d’une vie d’homme. Le grand Service Public à la française, éducatif et social, les loisirs longs et à un niveau excessif pour les salariés des services publics et autres, ont mobilisé la première place. Le savoir et le savoir-faire professionnels ont été submergés et quelque peu bafoués.
Il faut prendre acte que la tâche de ‘’revalorisation’’ de ce qui est professionnel sera très difficile car elle ne touche pas que l’École mais des pans entiers de la Société française.
Monsieur Luc FERRY souhaite sauver le collège unique par l’insertion du « professionnel » et en créant des parcours divers et variés à la demande. Nous pensons l’opération un peu périlleuse ! Ne faut-il pas proposer deux pédagogies : l’une traditionnelle…mais du vrai ‘’traditionnel’’ et l’autre supportée par une pédagogie de la découverte depuis le voir, le toucher, le mesurer, l’expérimenter, et le tout couronné par la description écrite, orale, réalisée au cours d’une progression bien structurée. L’histoire des métiers et les visites d’ateliers d’artisans, puis d’entreprises peuvent aider à passionner la jeunesse pour s’instruire en accompagnement de la formation professionnelle et accroître leur ambition vers le lycée technologique.
C’est un peu l’extrapolation de la méthode Charpack et de ses dérivés qu‘il faut mettre en œuvre et surtout, favoriser la création sur un même site de l’enseignement professionnel et du lycée technologique.
Luc FERRY a raison de poursuivre le développement quantitatif du Lycée des métiers lancé par M. MELANCHON. Certains lycées professionnels et technologiques privés l’avaient inventé avant M. Mélanchon et depuis longtemps, avec le choix personnel de l’élève à travers une expérimentation et un processus d’orientation de courte durée vers des métiers divers.
Les résultats obtenus démontrent et témoignent que selon les talents on peut apprendre et réussir autrement… mais faut - il avoir encore la volonté d’accepter et de construire le changement !
C’est par le développement de l’autonomie des établissements sous un régime de liberté contrôlée a posteriori que l’Enseignement général, professionnel et technologique français, pourra relever les défis de la compétence et de l’emploi qui en dépend après cette trop longue époque d’obscurantisme.
Référence : Luc FERRY <<Lettre à ceux qui aiment l’école>>
pour expliquer les réformes en cours, réalisé avec:
Lutter aux cotes des enseignants contre
Après avoir rappelé courageusement que la première mission de l'enseignant était de transmettre les connaissances et le savoir-faire, Luc Ferry s'attaque au problème combien actuel de la violence à l'école.
Il prétend que seulement dix pour cent des établissements sont en réalité touchés, et souligne que l'école reçoit de plein fouet les conséquences des réalités sociales telles la décomposition des familles, la chute de l 'autorité parentale, l'absence de repères, etc.
-
1er réhabiliter les sanctions en les adaptant
Comment réhabiliter les sanctions ?
Le ministre semble soucieux de ne pas fâcher certains de ses enseignants qui en sont restés au slogan enivrant de leur jeunesse : il est interdit d'interdire. Il souligne donc que les sanctions traditionnelles ne sont plus dissuasives et compte sur les établissements pour en trouver de nouvelles. C'est méconnaître la réalité. Si certains élèves jouent la provocation et semblent peu atteints par la sanction, il n'en reste pas moins qu'ils crient souvent à l'injustice ( signe que la sanction les touche) et doivent admettre que l'autorité s'est tout de même imposée à eux. Dans le cas d'un renvoi, par exemple, il n'est guère valorisant d'être "jeté" comme ils le disent dans leur langage imagé. En outre, je n'ai pas, jusqu'à présent, rencontré de parents indifférents à ce genre de punition.
Cependant il est juste qu'il vaut mieux, parfois, faire preuve d'imagination si l'on veut être efficace. Les travaux dits d'intérêt général me paraissent une solution raisonnable. Ils ont le mérite de griffer l'amour-propre des fiers-à-bras et de faire réfléchir les uns et les autres.
Pour les plus violents, le ministre propose de les rassembler dans des classes-relais (deux cents créations par an!), en dehors de leur établissement. Si cela peut être une bonne solution de les séparer de leurs camarades pour éviter la contagion ou l'insécurité, il faudra des structures bien adaptées avec des enseignants-éducateurs motivés, bien formés et valorisés.
Mais puisque l'on sait que la violence est directement liée à l'échec scolaire, Luc Ferry ne peut faire l'impasse sur le sujet.
Comment lutter contre l'échec scolaire ?
Il faut "casser au plutôt la logique de l'échec scolaire" qui entraîne "la perte de l'estime de soi "et "la détestation des autres". Au plutôt, c'est-à-dire à l'école primaire. Il faut éradiquer l'illettrisme. (1) Tout le monde est d'accord sur ce point.
Cependant s'il admet qu'il faut revenir aux enseignements fondamentaux, le ministre refuse de supprimer le collège unique, les classes hétérogènes (2) et prône, pour les élèves en difficulté, le développement des fameux ID,TPE, ECJS * qui, l'expérience le prouve, intéressent surtout les meilleurs élèves. Il serait donc bien plus judicieux de donner davantage d'heures en Français et en Mathématiques plutôt que d'en ôter pour ces innovations pédagogiques, comme c'est le cas actuellement.
Enfin notre ancien Directeur des Programmes envisage une refonte des dits - programmes, en accord avec les professeurs. Il veut leur redonner du sens et privilégier les enseignements fondamentaux. On aimerait que cela ne reste pas lettre morte.
Et, parce qu'il veut réconcilier l'élève avec l'institution scolaire, Luc Ferry préconise l'École ouverte.
L'École ouverte
Il s'agit, en fait, de proposer aux élèves les mercredi et samedi durant l'année scolaire et durant les vacances, des activités éducatives, culturelles, sportives ou de soutien scolaire, organisées au sein des collèges ou lycées.
Il désire doubler les capacités d'accueil dans les deux années à venir. On peut se demander si une telle initiative ne risque pas d'engendrer des déprédations d'établissements. Qui encadre les élèves ? Ne demande-t-on pas, une fois encore, trop à l'école ?
Enfin Luc Ferry insiste sur la nécessité de l'engagement utile des jeunes sans toutefois préciser vraiment ce qu'il entend par là.
Si l'on peut se féliciter de la clarté du constat, il n'en est pas toujours de même en ce qui concerne les remèdes proposés. On reste un peu dans le flou. On sent que le ministre ne veut heurter personne, mais est-ce la bonne méthode lorsque l'on constate la faillite du système et l'incapacité de nombre d'enfants à respecter les lois les plus fondamentales de la vie en société. Ne devrait-on pas, si l'on veut réformer l'école, réformer aussi la société des adultes et les idées d'un autre âge qui continuent à la régenter ? Jamais Luc Ferry ne parle de proposer, dans le sein de l'école, des lieux d'écoute et de partage, et d'établir une heure de réflexion obligatoire, comme cela se fait dans la majorité des établissements privés.
(1) 15% des élèves en grande difficulté à l'entrée en 6ème
(2) "L'extrême hétérogénéité des élèves conduit les professeurs à baisser leur niveau d'exigence. (Id)
- ECJS = éducation civique juridique et sociale
AMÉLIORER LA FORMATION DES ENSEIGNANTS
Cette réforme que tout le monde juge essentielle, « clé de voûte de toute réforme sérieuse de l’Education Nationale» selon J.P.Chevènement (Le Figaro 11/10/03) est abordée dans un chapitre court, prudent et assez général. On perçoit toutefois une discrète remise en cause des I.U.F.M. ! *
d’où triple nécessité :
Comment l’A.R.L.E. se situe-t-elle devant ces recommandations ?
Une chose essentielle semble manquer : ce futur enseignant a - t - il les qualités requises pour exercer un métier difficile, passionnant et qui engage tout l’être ?
Son premier but doit être la transmission du savoir, mais cette transmission n’est pas neutre, elle est nécessairement éducative et variable selon les méthodes choisies et selon la personnalité.
On oppose souvent instruire et éduquer mais cette opposition est vaine : la décision de transmettre un savoir que l’on essaie de maîtriser et d’améliorer tout au long d’une carrière, c’est déjà un acte éducatif tant du point de vue de la formation de l’esprit des enfants que du point de vue du développement de leur personnalité.
Nous en revenons ainsi à la liberté dans l’enseignement. Les parents doivent pouvoir choisir les écoles, collèges ou lycées où les enseignants auront été choisis selon des critères exigeants, dépassant la théorie et la pratique du métier.
LA DÉCENTRALISATION
Dans l’exposé de ses projets de réforme, le Ministre Luc FERRY affiche le thème de la « Décentralisation» Cette notion, objet de protestations véhémentes, est associée par l’auteur à 2 autres concepts :
C’est donc une action dans trois directions, retentissant les unes sur les autres.
L’analyse est développée par Luc FERRY dans plusieurs chapitres du livre : l’idée de base est de "faire descendre le niveau de responsabilité où il se trouve à une efficacité véritable " et d’expérimenter une plus grande autonomie de gestion qui devra permettre aux Établissements de prendre des engagements : l’accueil, l’orientation (de bons exemples de mise en application du choix d’orientation existent dans l’enseignement privé), la formation continue, la lutte contre la violence …
Le Ministre poursuit en ces termes :
« Je fais le choix de la confiance en favorisant la déconcentration des initiatives et des responsabilités»… Je veux : « Promouvoir un nouveau mode de gouvernance fondée sur la valorisation de l’initiative locale et la recherche de qualité »
Pour ce grand projet, Luc FERRY propose encore des cibles d’action ; mais avant de les développer il tient à approuver le maintien :
«des programmes, concours et diplômes nationaux ; ainsi que du vivier national des enseignants, dont la compétence doit être avivée»
Le Ministre propose enfin une démarche de progrès :
● Sur la lourdeur de l’organisation du système éducatif et de ses multiples échelons… en favorisant l’initiative des établissements sur leurs moyens horaires et sur certains recrutements en les accompagnant plutôt qu’en les dirigeant.
En lançant les « contrats de réussite », en prônant les chartes de qualité avec des engagements concrets, de véritables dialogues avec les parents et les enseignants.
Sur le développement des compétences locales :
Tout ceci passe par la réflexion sur l’organisation, sur l’expérimentation et la concertation.
En conclusion, Monsieur Luc FERRY affirme sa volonté de permettre à tous les enfants, d’entrer dans le monde des adultes et d’accéder à l’univers de la culture.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Chacun d’entre nous a dégagé l’essentiel des propositions de Luc FERRY sur les cinq thèmes les propositions ont été plus ou moins appréciées.
Sur ce sujet de l’école, avenir de notre pays, il faut être à la fois critique et confiant dans certaines orientations.
Nous avons apprécié l’expression de Xavier DARCOS :
« Fixer la ligne d’horizon »
et nous faisons nôtre les questions posées dans le livre (P. 154)
« qu’attendent les Français de leur école ?
Doit-elle se concentrer exclusivement sur sa mission première, l’enseignement ? ….
Le débat est ouvert, nous essayons d’apporter la réponse de l’A.R.L.E. par une réflexion continue sur la liberté dans l’école.
LETTRE de l'A.R.L.E. N°45
Association Rhodanienne pour la Liberté dans l'Enseignement
LETTRE de l'A.R.L.E.
N°45 MAI 2003
ÉDITORIAL
de Jean GUY Président de l’A.R.L.E.
Chers Membres de l’Association, Amis ou Lecteurs occasionnels
La vocation de l’ARLE s’est élargie au cours des années afin de promouvoir la Liberté dans l’Enseignement pour tous les établissements de statuts privés et publics. Cette orientation a été confirmée à la dernière Assemblée Générale statutaire tenue en fin d’année 2002 ; réunion qui fut par ailleurs très chaleureuse.
Comment ne pas dénoncer le déficit des formations techniques et professionnelles considérable depuis deux décennies ? Ce contexte va se trouver encore aggravé dès 2006, avec le départ à la retraite des générations du baby-boom. Alors que le chômage obsède la société française, il semble que l’on veuille ignorer l’appel des professions en manque de jeunes compétences. Ces professions offrent pourtant des emplois à des jeunes qui auraient pu construire un projet de vie à partir de leurs propres capacités.
Pour conclure cet éditorial, nous vous faisons part de l’engagement de l’ARLE, aux cotés du Collège Supérieur de Lyon, de l’Institut Montaigne de Paris, et de l’Organisation Internationale pour le Droit à l’Éducation et la Liberté d’Enseignement -OIDEL- en vue de l’organisation à Lyon d’un colloque international sur le thème «Intégration sociale et Autonomie des Établissements scolaires ».
Pour mémoire : M. Roger FAUROUX a prononcé le vendredi 13 juin à l’Hôtel de Ville de Lyon, une conférence(*) introductive et publique à ce colloque. sous le titre :
« L’ÉCOLE AU RISQUE DE LA DIVERSITÉ » (*)
(*)
Il est possible de se procurer le texte de la conférence prononcée le 13 JUIN 2003 auprès de l'ARLE
__________________________________________________________________________________________________________________
UN LYCÉE PROFESSIONNEL ET LES JEUNES D’AUJOURD’HUI
Professeur depuis plus de 30 ans en Lycée Professionnel, dont les 17 dernières années en Lycée Professionnel-Industriel de Lyon, je m’adapte aux réformes qui se succèdent au rythme des Ministres de l’Éducation Nationale…évolution oblige !
Rappelons que l’instruction est obligatoire jusqu’à 16 ans et que, à l’issue du Collège unique, l’orientation des élèves pour les formations professionnelles ne va pas de soi. De plus, «l’apprentissage nécessite le désir de l’élève», comme le dit Philippe Meirieu dans son livre : «l’école et les parents »
Qui sont–ils ces jeunes qui se préparent à un Brevet d’Études Professionnel ou au Baccalauréat Professionnel (bep ou bac.pro) ? D’origine socioculturelle très variée, la personnalité plus ou moins marquée par leur passé, certains désirent apprendre pour s’intégrer socialement à travers le choix d’un métier. D’autres arrivent sans motivation et ne maîtrisent pas les bases de l’enseignement : lire, écrire, compter. Ces lacunes et l’incompréhension qui en résulte, sont à l’origine de gros handicaps et des difficultés à se concentrer et à «digérer » les cours. Les élèves « zappent » comme devant la télévision. Manquant de «repères », ils s’agitent et dérapent vite vers l’agressivité, la violence verbale et parfois physique. Ils ne travaillent plus chez eux, les mots «devoirs et leçons » signifient-ils encore quelque chose ? Ils préfèrent sortir, «rouiller ! » (c.à.d. traîner), fumer…des joints et discuter de foot, de grosses cylindrées, de fringues de marque, … : Société de consommation, époque « du tout, tout de suite », et de la débrouillardise !
Dans son livre «les enfants du veau d’or». Jacques COULON écrit, sans doute avec une nuance d’ironie, que l’École va devenir «comme un grand supermarché» avec l’élève comme client. Il faut espérer qu’il n’en sera rien, même si la culture laisse peu à peu la place au développement des compétences utiles. En Lycée professionnel le savoir est devenu un savoir-être, c’est-à-dire l’aptitude à travailler en équipe et à communiquer ; les nouvelles technologies indispensables pour la compétitivité exigent aussi des capacités pointues.
En septembre 1987, M. Monory, Ministre de l’Éducation Nationale, lançait une filière cohérente avec des objectifs très nobles à travers des classes de 4° et 3° technologiques et avec la perspective des bacs professionnels ; il s’agissait de :
• Découvrir un environnement «pluri-technologique».
Le Lycée Professionnel devenait un vivier où les jeunes découvraient, touchaient des machines, du matériel et retrouvaient confiance en eux.
En 1989, M. Yannick Bonnet, alors Directeur de l’École de Chimie de Lyon, insistait au cours d’une conférence, sur la «valorisation des points forts » dans le but de combattre le sentiment d’échec chez le jeune et de lui faire prendre conscience qu’il est apte à réaliser et donc utile pour lui-même et pour les autres.
Cette période a vu la revalorisation « du professionnel » : Gérard Wiel, professeur- formateur à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Lyon, a pu écrire dans son livre intitulé «promouvoir le lycée professionnel comme une voie d’excellence » que le Lycée professionnel n’était plus un«lycée-poubelle ni une impasse » !
De son point de vue, le Lycée Professionnel devait ainsi rester une petite structure séparée du cursus scolaire traditionnel où le jeune pouvait se construire de manière différente pour ne pas amplifier son mal de vivre.
Ce cycle imaginé, sorte de «classes préparatoires au Lycée professionnel », avec ces 4ème et 3ème techno, se trouve décapité dix ans plus tard, en 1998-1999, par le Ministre délégué à l’Enseignement technique et perd sa spécificité par la suppressionde ces classes. Le Lycée Professionnel recrute donc après la classe de 3ème du Collège uniqueet reçoit aussi en grand nombre des jeunes qui ont tenté déjà une seconde générale, voire ceux qui l’ont doublée… !
Le L.P. devient à nouveau le «Lycée–fourre-tout» et les rentrées scolaires de plus en plus difficiles. Comment motiver, revaloriser, (re) donner un sens à la vie à des jeunes en situation d’échec et en quête d’un paradis que certains trouvent déjà dans l’usage d’alcool, de tabac ou de drogue ?
Le constat est sans appel : baisse de niveau, baisse des résultats aux examens, dégradation de l’ambiance de travail. Le spectre du chômage, la corruption ou autres « pourrissoirs de la Société » dénoncés par Jacques BICHOT dans son livre «les autoroutes du mal» contribuent à la détérioration du climat éducatif.
Cependant, l’existence des stages (période de formation en entreprise), les efforts d’information du Mondial des Métiers, ainsi que les Olympiades des Métiers (vitrine du savoir-faire en présentant plus de cinquante métiers) sont autant de moyens qui permettent aux jeunes de découvrir le monde professionnel.
Parmi huit Rhônalpins qui participeront aux 37èmes Olympiades (du 19 au 22 juin 2003 à Saint GALL en Suisse) est sélectionné un de nos anciens élèves technicien du froid (rappelons qu’aux 33èmes Olympiades à LYON, un Lyonnais frigoriste a reçu une médaille d’or). Beau succès pour enrichir le C.V. d’un jeune ! La participation dans la vie du Lycée de l’Association des anciens élèves « frigoristes » de notre Établissement permet de rencontrer les témoins d’un cursus qui s’est achevé pour les plus ambitieux par un bac.pro. et, avec une formation complémentaire, à la création d’entreprise.
Quelle belle récompense et quel bel exemple pour tous : élèves, parents et professeurs !
Pour donner des repères, l’ecjs - Éducation Civique Juridique et Sociale - est mise en place en 2002 dans les lycées professionnels ; les objectifs sont : apprendre à écouter, à se respecter pour respecter l’autre, à se responsabiliser, à s’engager dans des associations… .
Enfin très récemment, le Lycée des Métiers (label crée en 2002), met en valeur l’ensemble de la filière professionnelle et technologique.
Souhaitons que grâce à tous ces efforts et avec le temps, la maturité aidant, le jeune trouve sa voie dans l’espoir d’un avenir meilleur à travers des projets professionnels, familiaux et sociaux.
Pour l’enseignant du Lycée professionnel qui approche la fin de carrière, il n’est pas facile tous les jours de conserver la foi en l’élève, mais « Le PETIT PRINCE » n’a-t-il pas dit au renard, qu’il « fallait apprivoiser …» !
Enseignant la Vie Sociale et Professionnelle (VSP), discipline qui favorise l’insertion sociale à travers 4 domaines : Santé, Environnement, Consommation et Entreprise.
____________________________________________________________________________
APPRENEZ-NOUS A RÉFLÉCHIR !
« Apprenez-nous à réfléchir ! » Cette demande surprenante d’un de ses élèves de terminale a poussé Elisabeth NUYTS – Agrégée et chercheur en pédagogie– à s’intéresser aux modes d’apprentissage de la lecture, puis aux personnes (adultes et enfants) en difficulté. Après vingt ans de formations, recherches et pratique, elle nous livre, dans un ouvrage passionnant « L’école des illusionnistes » le résultat de son expérience.
Le constat de «40% d’illettrés» en France, lui fait pousser un cri d’alarme. Comment notre pays, l’un des plus cultivés du monde autrefois, en est-il arrivé là ?
Les nouvelles méthodes d’apprentissage de la lecture, dont celles issues de la dangereuse méthode globale, l’absence de tous repères chronologiques, la nouvelle grammaire, etc., ne peuvent que nuire à la majorité des enfants d’Occident. En effet l’Occidental est un être de la parole, un auditif (5% seulement sont des visuels). Or, on oblige l’enfant, dès le CP, à la lecture silencieuse et rapide et on lui confisque, ainsi, le droit de mettre en mots, de verbaliser ce qu’il lit.
L’hémisphère gauche du cerveau, celui de l’analyse, celui de l’audition, est abandonné au profit de l’hémisphère droit, dont on ne développe que certains aspects, celui de la vision pure et de l’analogie. N’y a t’il pas, se demande l’auteur, une volonté délibérée de créer un homme nouveau, dépendant et manipulable ? En effet, le fait de ne faire marcher que l’hémisphère droit, empêche l’analyse et la réflexion. L’élève ne fonctionne que par reconnaissance visuelle. L’ « auditif » qui a besoin de comprendre pour mémoriser, est perdu.
Ces découvertes étonnantes sur le fonctionnement du cerveau, affinées d’année en année aux USA et en Europe, l’Education Nationale semble les ignorer pour lutter contre l’échec scolaire. Aucune formation officielle dans ce domaine n’est proposée aux professeurs, notamment aux débutants. Quel enseignant, à moins de s’être intéressé personnellement aux travaux d’Antoine de la Garanderie, sait que ses élèves peuvent être auditifs ou kinesthésiques ou visuels et que leur façon d’apprendre n’est pas la même ?
Tous les professeurs de bonne foi retrouveront dans ce livre les constats qu’ils font chaque jour. Ils comprendront enfin d’où viennent ces attitudes préoccupantes qui vont en augmentant chaque année chez leurs élèves : manque de concentration, agressivité, dyslexie ou dysorthographie, impossibilité d’une pensée suivie, carence de lecture et incapacité à analyser un texte.
L’étude approfondie des manuels scolaires et des circulaires du ministère (cf. le B.O. de mars 1995) conforte l’auteur dans l’idée que l’on ne cherche plus à former des êtres indépendants, mais que l’on veut changer la société en changeant le cerveau de l’homme occidental. La télévision, les jeux vidéo participent à cet abrutissement de l’être. Le mal de vivre, l’augmentation des dépressions et des suicides chez les adolescents, la violence ne seraient-ils pas le résultat d’une déstructuration programmée ? Déjà, en 1995, dans un ouvrage intitulé « Machiavel pédagogue », Pascal Bernardin était arrivé à la même conclusion.
Mais Elizabeth Nuyts ne se contente pas de critiquer, elle propose des solutions. Celles-ci viendront davantage des familles et des enseignants récalcitrants que des « pédagogues douteux » qui hantent les IUFM.
Il serait bon que les grands-parents qui ont été bien formé à l’analyse et à la réflexion participent à la formation de leurs petits-enfants, que le réel soit à nouveau notre guide et que l’on permette aux enfants de retrouver les perceptions physiques du monde. Pourquoi ne pas revenir aux passe-temps formateurs de nos anciens (les jeux, les contes) ?
Il ne faut pas délaisser les pratiques traditionnelles que sont l’analyse de texte, l‘étude grammaticale, et l’argumentation, le raisonnement mathématique développé, et la traduction dans l’étude des langues.
Ce livre pourra parfois paraître à certains un peu technique, car on y découvre de nombreux exemples de cas rencontrés et des remèdes appliqués, mais l’auteur a eu le souci constant de rester à la portée de son lecteur et les phrases importantes sont imprimées en gras, ce qui facilite effectivement la lecture.
On ne peut que recommander cet ouvrage très bien documenté, clair et direct, qui, tout en montrant les dangers de la nouvelle pédagogie, nous donne les moyens de lutter contre l’instauration de « ce meilleur des mondes » que, consciemment ou non, l’on nous prépare.
un Professeur de Lycée
Note « L’École des Illusionnistes » ouvrage auto-édité d’Elisabeth NUYTS a reçu le Prix de l’Association Enseignement et Liberté en 2002 ; si dans votre entourage vous avez des professeurs, offrez leur ce livre il leur sera utile. Il est possible de le commander à M.J. VAILLE, 66 ,rue Azalaïs d’Altier, 34080 Montpellier, 20 € + 3 € pour les frais de port.
« Machiavel Pédagogue » Pascal BERNARDIN – édition Notre-Dame des Grâces –
____________________________________________________________________________
Réflexions autour du livre
(1) de Yannik BONNET(*)
« Les neuf fondamentaux de l’éducation
(1) » et conférence à Valpré le 20 février
(*)
Rappel : Yannik Bonnet, polytechnicien, docteur en chimie, après avoir exercé des responsabilités variées dans l’Industrie, il a dirigé pendant onze ans l’École Supérieure Industrielle de Chimie de Lyon, puis a créé sa propre entreprise. Père de sept enfants, il a eu la douleur de perdre sa femme en 1995, mais très vite il sait que « Dieu l’appelle à son service», après trois ans de séminaire à Rome , il est ordonné prêtre au Puy le 14 juillet 1999.
Le résumé de cette vie est déjà un témoignage. Le Père Yannik BONNET voit dans l’éducation le plus grand problème du 21ème siècle et il nous entraîne soit dans son livre, soit dans son exposé, à une réflexion claire, argumentée, approfondie, réaliste mais toujours optimiste. La joie intérieure anime cet homme.
Dans son livre, Y. BONNET regroupe ses neufs fondamentaux autour de trois points :
Chacun de ces points comporte trois fondamentaux,
pour le premier :
pour le second :
enfin pour le troisième point :
Telle est l’architecture du livre publié aux presses de la Renaissance dont nous recommandons la lecture à tous ceux que préoccupent les problèmes de l’éducation.
Mais rien ne vaut la présence de l’auteur : « la parole vivante » et chaleureuse.
Ainsi, au cours de sa conférence (nous étions trois membres de l’A.R.L.E.) malgré une panne d’électricité et à la lueur de cierges, nous avons pris quelques notes et nous vous les livrons un peu en vrac, surtout les formules percutantes.
Il remarque tout d’abord que trois cellules essentielles jouent leur rôle dans l’éducation : La famille avec l’école et l’entreprise.
a propos de la cellule familiale et des Parents :
Yannik Bonnet remarque que par nature la famille a en charge l’éducation, mais c’est elle qui a le plus souffert de la « non éducation » ; Il insiste sur le respect dû à l’enfant «être unique », l’éducation se fait dès la sortie de la clinique et «il n’y a pas plus grand manipulateur qu’un nouveau-né »… il doit apprendre à laisser dormir ses parents… !
Un peu plus tard… il faut aider l’enfant à devenir un être social autonome, c’est à dire «faire ce que l’on veut sauf ce qui est interdit ». On ne peut tolérer tous les comportements, c’est la personne que l’on tolère. Pour aider les enfants à se forger une personnalité forte il faut leur accorder une solide confiance, développer leurs points forts et corriger après… leurs points faibles.
Au cœur de la cellule familiale le père dit la loi «tendresse virile ». La mère est «le juge d’application des peines », autre formule : la mère est «bonne diagnostiqueuse mais mauvaise thérapeute » ou encore «les papas poules font des enfants moules »….
A propos de l’école
:
Un constat : l’hyperféminisation du monde éducatif,
a propos du monde du travail
La vie professionnelle exige des vertus morales, la conscience professionnelle est de cet ordre…de même que l’adaptabilité qui exige l’humilité….
sur la société dans laquelle nous vivons
:
La crise de 1968/70, aidée par l’augmentation du pouvoir d’achat, a provoqué ou favorisé un matérialisme inquiétant avec pour conséquence une crise spirituelle suivie d’une crise de médias et technologie du virtuel ».
et la crise de la morale :
Elle n’est plus à démontrer, exemple « il est interdit d’interdire ». Ce refus des contraintes explique le fossé qui s’est établi entre les exigences du monde du travail et le laxisme de l’éducation.
En guise de conclusion terminons sur une note plus optimiste : Selon saint Thomas le but de l’éducation c’est la recherche d’un bonheur vrai fondé sur un idéal ; il faut aider les enfants et les adolescents à trouver un sens à leur vie, à découvrir la noblesse du travail et à développer leurs capacités à aimer Tels sont quelques échos incomplets de cet exposé. Il aurait fallu pour être fidèle évoquer l’apprentissage du travail en équipe et en même temps de l’autonomie, le respect de l’autre sans compromission avec le mal.
Aux questions posées à la fin de la conférence le Père BONNET a recommandé « une réflexion prudentielle» dans chaque choix éducatif. Une telle conférence a été une sorte de ressourcement malgré une époque « accablante ».
(1) Références du livre de Yannik BONNET : les neuf fondamentaux de l’éducation. - Presse de la Renaissance
LETTRE de l'A.R.L.E. N°44
Association Rhodanienne pour la Liberté dans l'Enseignement LETTRE de l'A.R.L.E. N°44
_______________________________________________________________________________ novembre 2002 Éditorial–Chers Adhérents, Amis fidèles et lecteurs occasionnels de la Lettre de l'ARLE,
Les moyens de l'Association ont été mobilisés durant la récente période électorale par la préparation et la réalisation d'un message en vue de faire connaître de manière concise et précise, les convictions que nous partageons avec vous, pour un renouveau indispensable de l'Instruction et de l'Éducation que la France doit à ses enfants.
Nombreux sommes nous à considérer que la Société française dans son ensemble, est fortement concernée par le défi de l'accueil de l'enfant et de la jeunesse dans un environnement familial et social favorable. Il faut respecter la personne de l'enfant, à la fois son droit à l'innocence et sa curiosité.
Un témoignage :" la grande hypocrisie du siècle des médias " d'un professeur de collège està lire page 3 ;il est très éclairant à ce sujet.
La diffusion organisée par l'ARLE de près de 10 000 exemplaires de la "Lettre ouverte" aux candidats aux élections présidentielles et aux candidats aux élections législatives pour notre Région, a été élargie auprès de nombreux responsables communaux, départementaux et régionaux. Puis un peu plus tard à tous les élus ou presque de la nouvelle Assemblée Nationale.
Compte tenu des charges que nous avons assumées et du renouvellement du paysage politique qui a suivi, nous avons retardé notre Assemblée Générale statutaire et renoncé à organiser une conférence à son issue. Mais ce 27 novembre, lors de l'Assemblée Générale, nous voulons réfléchir avec tous les membres présents à l'avenir de l'Association. Il faut en effet se poser la question de l'efficacité de notre mode d'intervention dans le débat et tenir compte du monde qui change pour fixer les futures orientations de l'ARLE.
La France quasiment irréformable ne pourra plus rester inerte encore longtemps sans conséquences dramatiques. L'appel des nations où le dynamisme professionnel est reconnu mobilise déjà de jeunes élites françaises vers d'autres horizons. L'immobilisme de l'État français et le conservatisme de certains syndicats égocentriques et de leurs adhérents inconscients, placent notre Pays sur la voie du déclin alors que sévit un climat de concurrence exacerbée conséquence d'une mondialisation rapide.
Que faire alors pour être mieux compris, susciter le renouveau, assurer le socle indispensable d'instruction, promouvoir la formation technologique et professionnelle et son ouverture vers une culture des métiers ?
Que faire pour supprimer les freins à l'extension des expériences timides de diversification de processus pédagogiques qui ont fait leurs preuves ? A titre d'exempleon lira en fin de la présente Lettre, une information sur le développementrécent des formations professionnelles sous le titre– L'alternance : une voie de réussite– . L'objectif est évidemment la recherche de l'excellence pour chacun, grâce à une diversification bien comprise de l'offre de formation adaptée à la diversité des capacités et des talents ?
Soyons sans illusion, il faut d'abord convaincre et soutenir ceux qui doivent être les initiateurs de la libération du système technocratique. Les établissements publics et les établissements privés associés sous contrat avec l'État, se trouvent très limités pour mettre en œuvre des méthodes pédagogiques plus sûres (cf. apprentissage de la lecture par exemple),voire des adaptations de programmes. Les initiatives et variantes sont généralement mal perçues et peuvent nuire à l'évaluation des enseignants lors des inspections, sauf exception. Il faudra beaucoup de courage et de patience pour que reculent les prétentions des minorités de blocage mues par l'idéologie et les idées reçues.
Le sursaut indispensable passe certes par plus de liberté pour tous les établissements publics et privés mais surtout, par plus de responsabilité et de générosité de tous les acteurs du terrain, parents, chefs d'établissements, professeurs, personnels de service.
La tâche est aujourd'hui beaucoup plus ardue qu'il y a 20 ou 30 ans, parce que le fossé s'est creusé entre ceux qui sont instruits et ceux qui ne le sont pas. En effet le monde professionnel moderne dispose de nombreux outils qui décuplent l'efficacité de l'homme au travail mais exigent de lui une culture aux multiples facettes, allant du concret à l'abstrait, du réel au virtuel, sans oublier l'omniprésence de l'anglais, langue de l'informatique.
Sur le plan psychologique et moral, comment lutter contre les démagogues de la facilité, les médias irresponsables, les publicités et les commerces du libertinage, du vice et de la violence, le tout promu au nom de la liberté individuelle ?
Et le chômage des jeunes, cancer de la société française et du monde, est –il irrémédiable ? Pourtant du travail il y en a plein la France et plein le monde! Chacun d'entre nous peut constater combien de logements sont à rénover, d'hôpitaux à construire, de routes à remodeler, de rivières à canaliser… , mais surtout combien de jeunes sont à former pour qu'ils aient une chance d'exercer un vrai métier demain ? (cf. l'enquête : "École –Entreprise" Le grand malentendu – Le Figaro Magazine 50 –) L'ouvrage reste dans les dossiers faute de confiance et d'espérance en l'avenir ; certains responsables politiques et syndicaux s'emploient même à saper la valeur intrinsèque du travail et prétendent en limiter la liberté. Nous nous gardons dans l'immédiat d'exprimer des opinions sur les décisions prises ou en cours de préparation au Ministère de l'Éducation, Messieurs Luc FERRY et Xavier DARCOS, en charge du Ministère, doivent recevoir a priori notre soutien.
Nos lecteurs assidus se souviendront d'ailleurs que nous avions lu "pour vous"(Lettrede l'ARLE N°40) le livre deXavier DARCOS, paru il y a deux ans sous le titre <<L'art d'apprendre à ignorer>>(*). La clairvoyance et les convictions exprimées nous laissent espérer.
(*) de Xavier DARCOS
<<L’art d’apprendre à ignorer >> ; résumé du livre. Depuis bientôt trente ans, l’école n’est envisagée que du point de vue de sa réforme et voit défiler des projets perpétuels de refondation. Les jeunes d’aujourd’hui, ballottés par les lubies du moment, sont plongés dans un savoir émietté, lacunaire et instable. De nombreux théoriciens – qui n’ont parfois jamais enseigné – tâchent, contre l’évidence, de démontrer l’élévation du niveau des connaissances scolaires. Tandis que l’écriture, la lecture, l’histoire sombrent dans les décombres, de nombreuses idoles apparaissent : les médias, l’électronique, Internet.
Cet essai s’efforce de faire un bilan et de proposer, en revenant à des idées simples, ce qu’il faut enseigner, afin d’interrompre le processus actuel d’apprentissage de l’ignorance.
___________________________
LA GRANDE HYPOCRISIE DU SIÈCLE DES MÉDIAS
Il y a quelques mois, un triste fait divers défrayait la chronique : un jeune homme de dix-sept ans poignardait l'une de ses jeunes amies de quinze ans, après avoir vu et revu le film d'horreur "Scream". Il a prétendu avoir voulu ressentir ainsi l'émotion que procure un meurtre. Ce crime contre-nature relança la polémique sur la violence dans les médias. Certains prétendaient encore qu'il fallait un défouloir à l'homme pour juguler sa violence naturelle, d'autres soutenaient qu'il fallait "relativiser", qu'en fait, les jeunes savaient très bien faire la différence entre cinéma et réalité. Si l'argument des premiers est démenti de plus en plus par l'actualité, celui des seconds me paraît révélateur d'un optimisme infondé. Peu nombreux sont les jeunes qui prennent leurs distances avec l'image.
Mon expérience de professeur de collège m'amène à penser qu'il existe un danger réel pour les adolescents livrés à eux-mêmes, c'est-à-dire les plus fragiles. Il faut se garder de les considérer trop tôt comme des adultes. Gorgés d'images dispensées sans contrôle par télé, cinéma, Internet ou jeux vidéo, ils ont bien du mal à faire la différence entre le réel et le virtuel. Les médias deviennent alors leurs seules références, d'autant plus que les adultes qui les entourent ne font pas le contrepoids. Si l'on considère les moyens qu'emploie la publicité pour "faire vendre" un film, on s'aperçoit qu'elle joue souvent sur une représentation soi-disant véridique de la réalité, allant même jusqu'à s'appuyer sur des statistiques que nul n'ira vérifier bien entendu. Pour les jeunes spectateurs, il devient alors le film à "aller voir", sérieux, sûr, et qui va leur permettre de savoir ce qui les attend. Car ils sont hantés par la peur du monde et de l'avenir. Abandonnés dans un univers sans repères par des adultes immatures, ils cherchent désespérément à cerner les contours d'une réalité qui leur échappe et par-là même leur fait peur.
Une anecdote me paraît révélatrice sur ce point. L'une de mes élèves de quinze ans à peine élevait aux nues (" C'était cool, c'étaitclasse... ") le film Irréversiblequi commence par une scène de viol extrêmement précise de vingt minutes. Comme je me permettais de douter de l'intérêt de telles scènes au cinéma, elle me répliqua : "Mais c'est la vie, Madame. Une femme est violée toutes les dix minutes dans le monde".D'où tenait-elle cette effrayante statistique ? Impossible de le savoir. Elle l'avait lue ou entendue dans un interview ! Mais j'ai pu entrevoir l'angoisse qu'elle cherchait à masquer dans une attitude provocatrice. Je lui fis remarquer, mais l'ai-je convaincue?, que dans nos pays notamment, il s'agissait heureusement là d'une réalité occasionnelle et non habituelle. J'en profitais aussi pour poser la question de savoir s'il était sain de transformer les spectateurs en voyeurs. Un silence stupéfait succéda à mon intervention qui entraîna, je l'espère, une certaine prise de conscience.
Il est vrai que cinéma, télévision, jeux vidéo font évoluer les adolescents dans un monde virtuel qui sait éveiller en eux le désir du pouvoir, sur eux-mêmes et sur les autres, de la richesse et du plaisir sous couvert d'exalter la vérité, de briser les tabous. Loft storyen est un exemple frappant.
C'est la grande hypocrisie du siècle des médias. Nos enfants sont distraits, au sens pascalien du terme, de l'essentiel et de la vérité. C'est ce qui en fait les proies toutes désignées des sectes, notamment celles des Raëliens* qui a beaucoup de succès auprès des jeunes, surtout étudiants.
Il serait temps que tous, éducateurs et autres, prennent conscience de cet environnement malsain et soient attentifs à éveiller les enfants à une réalité autrement plus belle. Au lieu de les pousser par conformisme ou par lâcheté à cueillir les fleurs sombres du mal, ils feraient mieux de les entraîner vers l'horizon lumineux du grand large. Un Professeur de collège
(*) Raëliens : secte ufologue (croyance à l'existence d'extra-terrestres ), fondée en 1975 par Claude Vorilhon, prophète de la nouvelle religion athée. Elle affirme l'existence des Elohims, habitants d'une planète située à neuf milliards de km et créateurs scientifiques de toute vie sur la terre. Hiérarchie des races humaines, promotion de l'eugénisme et du clonage.
________________________________________________________________________
L’ALTERNANCE : UNE VOIE DE RÉUSSITE
par : Maurice PANGAUD, Vice–Président du Conseil Économique et Social de la Région Rhône Alpes .
Depuis une trentaine d’année, notre pays a pris progressivement conscience de l’importance de la formation en général et professionnelle en particulier tant pour les jeunes que pour les adultes. Les accords entre les partenaires sociaux de 1971 sur la formation continue et la loi qui en a découlé ont en quelque sorte donné le coup d’envoi de ce processus.
Le développement de la formation notamment professionnelle constitue une absolue nécessité face aux extraordinaires changements intervenus dans les domaines économiques, scientifiques, technologiques et organisationnels des activités économiques et sociales.
Aussi, les entreprises et le système de formation (EN, DRAF, organismes privés, etc.) se sont mobilisés pour répondre à ces besoins et ont pris de nombreuses initiatives notamment dans le domaine de la formation professionnelle.
La création et le développement du contrat d’alternance s’inscrit dans ce processus qui a permis en l’an 2000 à plus de 450.000 jeunes de bénéficier de ces dispositifs pour une durée de un à trois ans.
Rappelons tout d’abord que l’alternance sous contrat de travail est un processus organisé de formation qui permet d’acquérir les trois composantes de la qualification professionnelle :
1°– les connaissances ; 2°– la mise en œuvre ; 3°– les comportements. C’est donc une démarche pédagogique qui permet aux jeunes mis en situation de travail, d’acquérir une qualification professionnelle dans toutes ses dimensions grâce à une démarche de type inductif ; elle est donc différente et complémentaire de celle du système éducatif trop conceptuelle et déductive : "Apprends d’abord, tu utiliseras plus tard ! "
L'alternance recouvre deux types de contrat :
le contrat de qualification,
Ces dernières formations alternées concernent un grand nombre de métiers (300) et accueillent pour 43% des jeunes de niveau bac. Elles sont majoritairement consacrées aux activités tertiaires (45%) et notamment le commerce, la vente et la gestion administrative.
Soulignons enfin que ce processus pédagogique est exigeant pour les jeunes, pour les organismes de formation et pour les entreprises car chacun doit apporter sa contribution conformément au contrat dans un esprit de partenariat.
C’est à ces conditions que les contrats d’alternance permettent une bonne formation professionnelle et facilitent grandement l’insertion dans le monde du travail.
Souhaitons, pour répondre aux aspirations de nombreux jeunes et malgré certaines réticences, que l'on poursuive l'amélioration de cette méthode pédagogique en vue de favoriser le développement des formations en alternance.
Maurice PANGAUD LETTRE de l'A.R.L.E. N°43
Plus d'articles...Sous-catégories
|